Rechercher dans ce blog

31 janvier 2020

Du bon usage de la pédophilie




"Du bon usage de la pédophilie" (Extrait)


Un texte Michel Onfray (1 & 2) qui me semble devoir s'appliquer à l'article dans lequel il est dénoncé : "Les mêmes qui ont soutenu Adèle Haenel acclament Roman Polanski."(3)

« …
 Étrange ruse de la raison: on finit par renverser l’expression populaire “ne pas supporter, même en peinture” et affirmer: “ supporter, parce qu’en peinture”. Comme si l’œuvre mettait à distance et que dans cette distanciation on retrouvait la sérénité impossible dans le contact direct. Ce qui blesse réellement ravit une fois peint ou sublimé sur le terrain des beaux-arts. L’inceste effraie dans la réalité, mais séduit transformé en livre à succès; le criminel attire sur lui la déconsidération, mais redevient fréquentable une fois devenu sujet de roman; le viol inquiète dans la rue, mais appelle le génie dès lors que cette brutalité se propose sous forme de film; la violence tétanise dans les banlieues, les cités, les villes nouvelles, mais ravit une fois mise en scène dans des spectacles à grand budget. Catharsis diagnostiqueront les psychologues: on purifie en mettant à distance, on nettoie les affects en les projetant dans un objet tiers chargé d’assurer la présentation acceptable, puis la respectabilité. 
… »

Un texte qui me semble intéressant mais, sans en aucun cas justifier les actes de pédophilies auxquels rapporte ce texte, il me semble que la confrontation des sentiments contraires et une source de développement de l’intelligence humaine.
Les sentiments sont à l’origine de l’intelligence humaine laisse à penser Antonio R. Damasio (4), mais la condition évidemment est qu’ils puissent entraîner une confrontation contradictoire entre eux.

Jean Pierre Bouvier le 31/01/2020

Sources :
4 – Antonio R. Damasio Le sentiment même de soi https://books.google.fr/books/about/Le_Sentiment_m%C3%AAme_de_soi.html



23 janvier 2020

Aurélie Jean : Histoire de la voiture autonome



La grande librairie du Mercredi 22/01/2020 sur La Cinq

Hier, dans La grande Librairie sur la Cinq, Aurélie Jean donnait l’exemple de la voiture autonome devant circuler au Canadas ou en Europe. Elle disait que contrairement à l’être humain, le voiture (l’#IA) ne pourrait conduire  au Canada ou en Europe à cause des différences de culture, entendez des lois qui régissent la conduite dans l’un et l’autre de ces lieux.

La réflexion m’a paru assez curieuse et ce qui me vint à l’esprit, c’est que le cerveau d’un Canadien me semble être que très peu différent de celui d’un Européen sinon que par le contenu de sa mémoire, reflet de son apprentissage culturel dans le cas présent. De même façon, le cerveau d’une voiture autonome ne me semble pas devoir être différent pour circuler au Canada ou en Europe.

Conduire à droite ou à gauche me semble être tout autant culturel chez l’#IA que chez l’humain

La différence ne me semble pas algorithmique mais de l’ordre de la donnée pure.

L’homme ou la machine n’intègre pas de nouveaux algorithmes pour passer d’un mode local à un autre, il ne fait que s’adapter à des données afin de réaliser l’adaptation du mode de conduite en fonction des secteurs où du contexte dans lesquels il évolue.

Autant pour l’homme que pour l’#IA, le différentiel entre la conduite à droite ou à gauche n’est pas de l’ordre de l’algorithme, mais de celui de la donnée. Le cerveau n’incorpore pas de nouveaux algorithmes lorsqu’il contrôle la conduite du véhicule à gauche sauf si circulant à droite, il ne pourrait jamais rouler à gauche !

Si le véhicule autonome ne sait pas rouler à gauche par simple information du lieu ou du contexte dans lequel il circule, alors il ne sait pas rouler à droite car il y a bien des circonstances où il sera nécessaire de rouler à gauche, même s’il est en mode de roulage à droite, comme lorsqu’il entre dans une rue à circulation à droite dont les voitures sont toutes garées à droite ou que des travaux réduisent la circulation à une seule file alternative !

Il s’ensuit donc que pour être véritablement autonome, une voiture doit pouvoir conduire à droite comme à gauche de la chaussée d’autant plus que pour elle, la lecture de l’environnement et symétrique alors qu’elle est asymétrique pour l’homme.

Il en est de même pour les autres paramètres comme les vitesses, les priorités, etc. qui sont des données qui alimente le mode de fonctionnement des algorithmes dont l’homme comme l’#IA doivent devoir acquérir par apprentissage ou auto-apprentissage. 

Chez l’homme, par apprentissage à l’instar d’une religion (que l’on peut affilier à une programmation culturelle) ou en auto-apprentissage lorsque celui-ci le fait à partir d’une expérimentation toute personnelle et individuelle. 

 Il en est de même pour l’#IA, les algorithmes font partie de ses mécanismes de base qu’elle acquière génétiquement (entendez installé au niveau de sa fabrication), par programmation ou par apprentissage, mais au final, la façon de conduire se trouve être indiqué par des données qui sont fournies aux algorithmes et en ce domaine, le passage d’un mode à l’autre chez l’#IA est certainement bien plus performante que le cerveau humain qui bien souvent, doit procéder à un réapprentissage ou du moins, à un temps de réadaptation non dénué de dangers.

La nature a mis des milliards d’années d’évolution pour mettre l’homme au monde ; l’homme en mettra beaucoup moins pour offrir à la machine la faculté de le dépasser et comme d’habitude, il lui faudra être au bord du gouffre pour s’en rendre compte.

Mais je dois reconnaître que l’homme à une excuse : il n’est qu’un maillon d’une évolution qui si elle n’avorte pas de par un fatal destin, se poursuivra au-delà de lui-même.

Jean Pierre Bouvier le, 23/01/2020

Sources :
La grande librairie 22/01/2020 : À quoi ressemblera l'humanité dans 20 ans ?

21 janvier 2020

La bouilloire




L’hiver semblait vouloir partir et il s'était installé là, pas loin du réchaud qui ajoutait sa chaleur à celle délivrée par le chauffage central.

Cela lui faisait du bien. Peut être était-il en une santé que l'on pouvait encore qualifier de bonne, mais les années passant, il sentait ses pieds s'abandonner à la froidure d'une circulation sanguine de plus en plus réticente à visiter ses extrémités.

A moitié endormi, il crut voir sa fille passer et mettre une bouilloire sur le feu. Elle était faite d'un verre résistant au feu, semi-transparent d’une couleur ocre foncé.

Il lui vint à l'esprit qu'il allait bénéficier d'un thé bien chaud qui, peut-être, réussirait à le sortir de sa torpeur à laquelle il voulait tout autant résister que s'abandonner.

Vaincu par cette nouvelle tentative bien vaine de vouloir encore une fois, vouloir, mais quoi en fait ?...

Il sentit son corps comme s'affaler sur le dossier de son fauteuil.
Il regardait la bouilloire dans laquelle l'eau semblait encore inerte.
Bientôt quelques bulles remonteraient à la surface indiquant le début de la phase d'ébullition.

Déjà, il imaginait la suite, mais pour l'instant se sourdrait inconsciemment dans son esprit l'idée du parallèle entre ce bouillonnement annoncé et l'émergence de ses révoltes lorsque l'âge arrivé, il commença à percevoir le monde dans sa réalité et son étendue la plus noire.
Sa vie fut une alternance d'espoirs et de désespoirs.

Il avait été suffisamment riche d’entregent pour avoir pu fréquenter des riches et suffisamment pauvre pour vivre la vie des pauvres.

Pourtant, il se disait que pour vivre réellement les pauvres, il lui aurait fallu une vie entière à être pauvre alors que pour comprendre les riches, il suffisait de si peu. Le temps de poser les œillères à une monture dont la seule préoccupation n’est que de franchir la ligne blanche de l'arrivée au terme d'un galop effréné.

On le disait intelligent, mais dès qu'il se sentait considéré comme tel, tout juste après s'être laissé brosser l'ego dans le sens du poil, il se dépêchait de faire en sorte de démentir l'impression qu'il avait laissé échapper l'espace d'un instant et qui pour lui ne lui semblait être qu’une imposture.

Il devait être habité par une empathie permanente qui lui faisait penser qu'il était difficile de croire en l'individu social dès lors que la société des hommes n'arrêtait pas d'enfouir les infortunes de l'humanité dans la mémoire sans fond des oublis.

Comment pouvait-on lui accorder une intelligence alors qu'il n'apportait rien au monde sinon que par circonstance d'être un de ces maillons inertes qui unit le passé au futur ?
La surface de l'eau dans la bouilloire commençait à s'agiter sous l'effet de sa prise de température...

Il se rappelait les révoltes des uns et des autres, celles du monde auxquelles il ne comprenait rien, croyait-il.

Si, peut-être...

Quel que part, le bavardage d'intellectuels dont les convictions n'avaient que pour égal la croyance en un Dieu prétexte qui se traduisait pour les uns par les cris de leurs revendications, auxquels répondaient l'incompréhension feinte des autres.

Il se rappelait aussi des guerres menées au titre des valeurs d'hier et déclenchées par des puissants impuissants à élever la paix, celles qui aujourd'hui perduraient et plus encore, celles au nom desquelles ils semblaient croire aux utopies des lendemains qui finissent irrémédiablement par déchanter.

Au fond, sa passivité apparente devant le brouhaha général s'expliquait en partie par le fait qu'étant né pendant une période d'atrocités que l'oubli des passés qualifie toujours de jamais égalées, il ne comprenait pas que lors de ses vingt ans sonnés, les guerres n'aient pas encore disparues de la planète.

Il se rappelait de ses amours qu'il avait perdus, ceux qui n'avaient fait qu'effleurer furtivement son esprit en passant, de l'amour qu'il avait gardé et qui l'avait anéanti avant de s'approprier à lui seul l'espace de ses souvenirs maintenant incertains.

Il se rappelait... Mais il trouvait fatiguant ce tour de vie qui lui paraissait si fade. Que dire sinon rien lorsque l'on n'a pas pris le temps de faire ?

Les bulles dans la bouilloire l'assourdissaient en éclatant à la surface de l'eau...

Il crut voir sa fille revenir pour mettre de côté le récipient bruyant. Aussitôt le vacarme diminua. Des bulles plus petites et en moindre nombre continuaient leur chant arythmique pour finir par s'enfuir dans leur passé en instance d’oubli, laissant place à un silence qui devait penser n'être là que par inadvertance.

C'est à cet instant qu'il choisit de partir.

Le 8 juin 2009, modifié 21/01/2020.
Transfert du blog Jminterroge Le Monde du 15 novembre 2010
Modifié le 21/01/2020